mercredi 31 décembre 2008

Bilan sorties 2008

En prolongement de mon bilan lectures d'hier, voici celui dédié aux autres formes artistiques qui m'ont secouée, émue, transformée, cette année.

Expositions

À des niveaux différents, deux expositions montréalaises m'ont séduite. La première, consacrée à Cuba au Musée des beaux-arts m'a permis de découvrir un univers pictural (et même conceptuel, quand on considère les œuvres plus récentes) tout à fait inusité, entre stylisme européen et effervescence et explosion de couleurs des Caraïbes. Elle m'a aussi permis de réaliser combien la condition d'artiste peut être précaire, quand elle n'est pas soutenue par des instances gouvernementales, des mécènes, des amateurs, combien le choix de créer peut être difficile mais néanmoins exaltant.

Je ne peux pas non plus passer sous silence l'exposition Prenez soin de vous de Sophie Calle, présentée par la fondation DHC/ART, qui m'a rejointe à plus d'un niveau, en me permettant de plonger de plain-pied dans l'univers de Sophie Calle, de revisiter la notion que l'on peut entretenir de manifestation artistique, d'être intimement touchée par ses multiples déclinaisons, émotions qui allaient de la douleur au rire le plus franc. J'en avais parlé ici...

Hors catégorie, car vue à Philadelphie lors de mon périple d'exploration culturelle avec des ados, l'exposition consacrée aux oeuvres et à l'univers de Frida Kahlo, intime, magnifique, rare.

Théâtre

Je ne fréquente que très peu les salles de cinéma mais adore l'univers du théâtre. J'aime la fragilité du médium, sa force, la façon dont les mots se transmettent, se transforment en émotion brute les grands soirs, se prolongent dans notre conscient et parfois notre inconscient, des jours ou même des mois après.

Je retiendrai, pour la puissance du texte de Timothy Findley, auteur canadien que j'adore, la dextérité du jeu de Marie-Thérèse Fortin mais aussi la subtilité de celui de Jean-François Casabonne, Elizabeth, roi d'Angleterre, présenté au TNM.

J'ai aussi apprécié la ludicité et la mise en scène éclatée de la production double La cantatrice chauve / La leçon présentée au Centre Pierre-Péladeau par la NCT, en année de rénovation.

Et, bien sûr, je ne peux pas passer sous silence Bob de René-Daniel Dubois (qui signait d'ailleurs la traduction d'Elizabeth) et dont le texte continuera de m'habiter encore longtemps, à des niveaux différents, je pense.

Musique classique

Même si, au fil des ans, je suis devenue un peu blasée, j'ai quand même engrangé quelques souvenirs mémorables cette année: la Sonate de Liszt de David Fray en octobre, l'événement exceptionnel qu'était la présentation de l'opéra Saint François d'Assise de Messiaen (et ce, même si j'ai trouvé le « Prêche aux oiseaux » interminable) par l'OSM en décembre, mais surtout le Troisième Concerto de Beethoven joué par Alfred Brendel avec un OSM aux couleurs somptueuses, lors de son dernier passage montréalais à vie en février dernier.

Autres musiques

Juin 2008 restera éternellement teinté pour moi de l'annonce du départ brutal d'Esbjörn Svennson, âme du trio du même nom, mort noyé dans un accident de plongée. Mes billets inutilisés pour son spectacle non donné au Festival de jazz, un dernier opus devenu testament (Leucocyte), l'émotion est encore vive pour moi, six mois après.

Autre grand coup de coeur, la découverte de l'univers musical du pianiste et compositeur norvégien Ketil Björnstad, rencontré par hasard (mais existe-t-il un hasard?) dans un poste d'écoute de disquaire. Depuis cet achat de Devotions, j'ai écumé ce qui se trouvait en streaming sur Internet, me suis procuré Life in Leipzig (que j'apprivoise encore) et une amie m'a offert pour Noël Epigrahs, un disque envoûtant réalisé avec David Darling. Je n'ai pas fini de faire le tour de l'artiste...

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