mercredi 15 janvier 2014

Fleurs au fusil recrue de janvier

« Écrire une œuvre que l’autre lira demeure eros. Roman : destruction du temps comme dimension successive de l’existence. Étreinte violente, fugace avec l’autre. » Ces mots puissants sont extraits de Fleurs au fusil, très beau premier roman de Marjolaine Deschênes, notre Recrue ce mois-ci, « espèce d’espace muséal où l’homme et l’animal tantôt se cherchent, se perdent, se trouvent » a noté l’auteure en dédicace de mon exemplaire, cadeau d’une amie. Les froides journées d’hiver sont propices à ces lectures d’un seul souffle, à peine entrecoupées d’une tasse de thé ou de biscottes distraitement tartinées, le regard indifférent à toute stimulation extérieure, l’esprit entièrement happé par une histoire qui n’est pas la nôtre, mais qui pourtant nous remue profondément.
Avant de plonger dans le genre romanesque, Marjolaine Deschênes a publié quatre recueils de poésie. « Je vous écris depuis notre fêlure / pour que nous restions humains », peut-on lire dans L’étreinte ne sera pas fugace, constat qui trouve un écho dans Je parle arme blanche de Jonathan Charrette, le verbe devenant ici symbole d’une révolte métaphysique. La poésie n’est pas absente de notre repêchage jeunesse, Thomas et les mots magiques, notre héros, se voyant offrir, le jour de son neuvième anniversaire, un enfant-poète du nom de Matéo. Un cadeau alambiqué qui pourrait changer la perception qu’il a de la vie?
Dans le noir jamais noir de Françoise Major nous propose 21 tableaux des aspérités des relations humaines, alors queLe tableau de chasse de Michèle Comtois revient sur le génocide juif, autre moment trouble de notre histoire universelle.
Rassurez-vous, janvier peut aussi être synonyme de légèreté. Les journées tout doucement commencent à s’allonger et peut-être vous laisserez-vous tenter par À cause des garçons de Samuel Larochelle, récit d’apprentissage d’un jeune homosexuel fuyant sa Gaspésie natale pour trouver l’amour dans la métropole, ou encore Cher trou de cul, deuxième roman d’Annie Quintin, aventure qui tourne court après 72 jours… certainement pas comme celle que nous entretenons avec la nouvelle littérature québécoise!
Bonne année à tous!

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