lundi 12 septembre 2011

Apprivoiser la nouvelle salle

Plusieurs personnes de mon entourage me posent la question depuis une semaine: « Alors, tu l'as vue, la nouvelle salle de l'OSM? » Je répondrai ici publiquement oui, car en effet, il faut la voir d'abord avant de pouvoir l'apprivoiser.

On a beaucoup parlé dans les dernières semaines de la question épineuse de l'acoustique et Tateo Nakajima a répondu à tant de journalistes (aussi bien de la presse écrite que télé) que j'avais l'impression de le connaître quand je me suis glissée dans la salle samedi matin, lors d'une répétition générale du premier programme Jeux d'enfants (donné hier après-midi) mais, comme il l'a lui-même avancé dans La Presse, l'expérience acoustique se fait également à partir du visuel. « L'expérience du concert doit être d'une telle qualité, d'une telle intimité qu'elle ajoute réellement une autre dimension pour le mélomane, dit-il. L'objectif est de créer une enceinte tellement séduisante qu'elle contribuera à faire vivre une expérience musicale et sociale que les gens voudront revivre. »

De fait, je suis ravie d'avoir pu découvrir la Maison symphonique en deux temps. J'ai ainsi d'abord pu apprécier l'architecture, la disposition des loges, la pâleur inspirante des murs de hêtre, tester quatre endroits différents du parterre. Demain, cela me permettra d'être dissociée des stimulations visuelles et de me concentrer sur l'acoustique de la salle.

Des impressions comme ça, sans filtre ou presque? La salle est particulièrement chaleureuse et m'a paru petite, même si l'on parle d'un vaisseau de 1900 places! Même dans la toute dernière rangée du parterre, j'avais l'impression de tenir l'orchestre dans ma main, affirmation qui relève de l'utopie pure dans la Salle Wilfrid-Pelletier. Si l'impression est la même dans les trois niveaux supérieurs, cela permettra sans aucun doute des moments de communion magique entre artistes et public.

Les œuvres travaillées samedi (Boite à joujoux de Debussy, Carnaval des animaux de Saint-Saëns, Pierre et le loup de Prokofiev) exigent élégance plutôt que puissance. N'empêche. Le solo de violoncelle du « Cygne » était à pleurer (j'attends avec impatience le mouvement de la prochaine interprétation du Deuxième Concerto de Brahms!) et la définition des attaques dans « Personnages à longues oreilles » avait la précision du scalpel. Ai-je hâte d'entendre la Turangalîla de Messiaen dans de telles conditions? Absolument!

(photo repiquée de Cyberpresse)

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