Peut-on signer un texte pertinent sur une problématique actuelle, en
constante mouvance en raison de sa nature même? Voilà le pari relevé
avec brio par la jeune dramaturge irlandaise Stacey Gregg qui propose
avec Pervers un portrait férocement contemporain de certains travers
troublants de notre société. La protection de la vie privée serait-elle
devenue un concept désuet? Peut-on encore vivre sans tout révéler?
Comment départager le vrai du faux quand les réseaux sociaux s’en
emparent?
Gethin a terminé son baccalauréat en cinéma, mais cherche sa voix.
Friand de documentaires-chocs, filmés à l’arraché, il décide de se
mettre en scène, demandant à sa jeune sœur de faire circuler une fausse
rumeur sur lui, histoire de démontrer que la crainte de l’immoral est
souvent disproportionnée. L’information se disperse évidemment comme
traînée de poudre, Gethin se retrouvant en quelques clics au centre
d’une controverse qui dépassera ses plus folles prédictions. Sa vie
privée devient propriété publique, son ordinateur est fouillé, analysé,
on l’interroge sur l’origine de photos de lui, nu, sur les liens
entretenus avec sa sœur, son oncle, le jeune fils de la voisine. Exit la
liberté d’expression, le spectateur plonge avec lui de l’autre côté de
cet écran qui ne le protège plus de rien.
Lire la suite sur le site Internet de la revue Jeu...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire