Sept nouvelles, sept regards, sept fragments d'une même grande histoire, celle d'un village: Pickton Vale. Déclinées en sept couleurs, elles nous font passer par une palette d'émotions assez large: d'une certaine tendresse (Le blanc, tout en finesse) à la révulsion (Le rouge, plutôt perturbant), d'un intérêt plutôt mitigé (Le vert, plutôt quelconque) à une attention soutenue (Le bleu, bel hommage au cinéma). Si les premières nouvelles m'ont semblé plutôt convenues, la seconde moitié du recueil a su me convaincre.
Au début, on peine un peu à s'adapter au style de l'auteur qui privilégie dans cette première oeuvre les phrases extrêmement longues, les virgules remplaçant tout signe de ponctuation qu'on aurait naturellement inséré entre les segments. Éventuellement, on adopte une respiration naturelle, favorisée par une lecture un peu plus lente, qui permet de s'approprier ces pans de vie que certains pourraient juger d'une banalité navrante mais qui sont traités avec suffisamment de soin pour qu'on prenne le temps de souhaiter apprivoiser les personnages, qui réapparaissent d'une nouvelle à l'autre. L'homosexualité latente ou assumée, l'urgence de vivre, les destins que l'on ne contrôle pas toujours sont autant de thèmes abordés ici, finissant par peindre une toile multicolore mais non bariolée, sur fond blanc, celui de l'implacable neige, du vide inassouvi.
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