Parfois dans la vie, il y a de ces rencontres dont on ne soupçonne pas la portée. En juin 2003, lors de la parade d’ouverture du Festival Montréal baroque, les organisateurs décident de monter une farce sur tréteaux, signée Tabarin. Dans le coin droit, Jean-François Gagnon, spécialiste de la commedia dell’arte, revêt le masque et mantelet (tabarrino) du célèbre bateleur du Pont-Neuf et transmet les subtilités du texte truculent. Dans le coin gauche, le flûtiste Francis Colpron ponctue les calembredaines d’entrelacs musicaux. La magie opère, le public d’un soir est séduit. Six ans plus tard, le directeur artistique des Boréades décide de renouveler l’expérience et commande à Gagnon un texte, assemblé à partir des farces de Tabarin, qui abordent aussi bien les thèmes de la si fragile « vertu » (pulsions sexuelles qui animent la jeunesse, mais donnent des sueurs froides aux pères) que l’éternel débat « maîtres et valets », à la fois complices et rivaux.
C'est samedi prochain au Monument National qu'aura lieu ce séduisant mariage entre théâtre et musique. Si vous souhaitez en connaître plus sur Tabarin lui-même et ce projet, je vous invite à lire mon article (en page 45 du PDF du dernier numéro de La Scena Musicale). J'aime bien ces projets hybrides, qui redéfinissent les frontières entre les genres...
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