lundi 3 décembre 2012

Christine la reine garçon: gommer les frontières

Photo: Yves Renaud
Reine plus grande que nature, protectrice des philosophes et des artistes, qui a refusé de se plier aux diktats empesés d’une époque assez trouble, Christine de Suède possédait les atouts nécessaires pour s’inscrire tout naturellement dans la lignée des personnages de Michel Marc Bouchard. Prisonnière d’une religion dans laquelle elle ne se retrouve pas (le protestantisme, qui favorise l’abnégation), d’une société qui ne songe pas à regarder vers l’avant et à accepter que la paix puisse se révéler plus puissant moteur économique que la guerre, coincée dans le corset d’une identité sexuelle difficile à assumer, la reine-garçon fascine, surtout incarnée par Céline Bonnier, qui transmet avec autant de maîtrise la masculinité du monarque que la fragilité de la femme qui ne sait comment séduire celle qu’elle aime, la Comtesse Ebba Sparre, ensorcelante Magalie Lépine-Blondeau, qui manie aussi bien la séduction ravageuse que la réserve troublante.

Comme dans Les feluettes, Les muses orphelines ou encore Tom à la ferme, avant-dernière création de Bouchard, les frontières sont faites pour êtes flouées, les étiquettes arrachées, les pulsions profondes assouvies, le spectateur devenant captif d’une toile adroitement tissée, qui le renvoie non pas à une page historique oubliée, mais à une réalité qui le rejoint, de façon presque viscérale.

Vous pouvez lire ma critique dans son intégralité sur le site de la revue JEU ici...

Aucun commentaire: