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Photo: Yves Renaud |
Reine plus grande que nature, protectrice des philosophes et des
artistes, qui a refusé de se plier aux diktats empesés d’une époque
assez trouble, Christine de Suède possédait les atouts nécessaires pour
s’inscrire tout naturellement dans la lignée des personnages de Michel
Marc Bouchard. Prisonnière d’une religion dans laquelle elle ne se
retrouve pas (le protestantisme, qui favorise l’abnégation), d’une
société qui ne songe pas à regarder vers l’avant et à accepter que la
paix puisse se révéler plus puissant moteur économique que la guerre,
coincée dans le corset d’une identité sexuelle difficile à assumer, la
reine-garçon fascine, surtout incarnée par Céline Bonnier, qui transmet
avec autant de maîtrise la masculinité du monarque que la fragilité de
la femme qui ne sait comment séduire celle qu’elle aime, la Comtesse
Ebba Sparre, ensorcelante Magalie Lépine-Blondeau, qui manie aussi bien
la séduction ravageuse que la réserve troublante.
Comme dans
Les feluettes,
Les muses orphelines ou encore
Tom à la ferme,
avant-dernière création de Bouchard, les frontières sont faites pour
êtes flouées, les étiquettes arrachées, les pulsions profondes
assouvies, le spectateur devenant captif d’une toile adroitement tissée,
qui le renvoie non pas à une page historique oubliée, mais à une
réalité qui le rejoint, de façon presque viscérale.
Vous pouvez lire ma critique dans son intégralité
sur le site de la revue JEU ici...
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