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Photo: André Lanthier |
On attendait avec impatience la première montréalaise de
Red,
pièce lauréate d’un Tony en 2010; la production présentée par le Centre
Segal ne déçoit pas, au contraire. Dès que l’on met les pieds dans la
salle, on bascule dans une autre époque (1958-59), une autre façon de
traiter l’art, un autre univers, celui du studio loué par Mark Rothko,
situé au 222 Bowerey, reproduit avec brio par la scénographe Eo Sharp.
Alors que le public s’installe, Randy Hughson est déjà Rothko,
contemplant une toile, écoutant de la musique de chambre diffusée par un
vieux tourne-disque. L’œil apprivoise les reproductions, qui
transmettent bien le côté troublant des originaux. Quand les lumières se
tamisent, entre en scène celui qui souhaite devenir son assistant, le
jeune Ken (Kesse Aaron Dwyre), antithèse autant que faire-valoir.
Quelques secondes suffisent pour comprendre qu’un duel s’amorce, qui
traitera d’art, bien sûr, mais aussi de legs, de tradition comme
d’avenir, de transmission.
La pièce de John Logan repose au fond sur une seule question, posée dès
les premiers instants : « What do you see? » Comment décrire, comment
communiquer l’émotion? Pour s’affranchir des cadres, l’art doit contenir
philosophie, musique, littérature, avance Rothko. Toute couleur a
besoin d’un contexte pour se révéler. « You mean scarlet? You mean
crimson? You mean
plum-mulberry-magenta-burgundy-salmon-carmine-carnelian-coral? Anything
but ‘red’! What is ‘red’?! »
Vous pouvez lire le reste de ma critique
sur le site de la revue de théâtre Jeu...
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