J’ai lu Quand les guêpes se taisent, le recueil de Stéphanie Pelletier, notre recrue ce mois-ci, en août, dans une salle d’attente. En d’autres temps, j’aurais été horripilée par les heures gaspillées dans ce lieu aseptisé, dépourvu de toute humanité, mais les personnages de Stéphanie Pelletier m’ont tenu compagnie; plus, j’ai cru devenir témoin privilégiée de leurs doutes, de leur fragilité. Cette femme qui va voir son amant mourant à l’hôpital pendant que l’absence de la légitime, cette jeune femme qui découvre la faille de son père, cette autre qui chante Leonard Cohen pour fuir sa réalité (nouvelle qui avait retenu mon attention déjà dans le numéro de Moebius consacré au géant montréalais), ces autres qui ne savent pas comment aimer, cette mère incapable de faire face à sa vie une seconde de plus, j’ai l’impression de les connaître personnellement. Certains jours, je me demande ce qu’elles sont devenues. Et que dire de ce troublant hommage à Karrick Tremblay, plume fabuleuse trop tôt disparue, qui clôt le recueil? En prologue – ou en prolongement –, l’auteure se révèle dans notre questionnaire. « Prendre le temps de regarder la vie, ne jamais penser qu’une chose est trop petite ou insignifiante pour en parler, savoir s’émerveiller et s’étonner sans cesse, ne jamais considérer que le monde nous est acquis. Il me semble que ce sont des clefs, non seulement pour porter sur l’univers un amour libre et heureux, mais aussi pour écrire et ne jamais manquer d’inspiration. » Vous pourrez aussi l’entendre lire deux extraits de son recueil.
Pour lire la fin de mon édito et consulter le numéro courant de La Recrue du mois, c'est par ici...
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