Ce texte de Pierre Le Coz, acheté il y a deux ans dans une certaine grande surface parisienne, alors que je bouquinais avec celle qui depuis est devenue une amie fidèle, se veut un voyage de l'ombre à la lumière, du passé au présent, du non-dit à l'expression. Dense, mais pas inaccessible, il se lit plus comme un recueil de poésie qu'un roman. J'en partage quelques extraits avec vous, histoire que vous puissiez vivre ce langage si particulier de l'intérieur.
« Le langage alors était ce fruit pendu à l’arbre du silence. » (p. 9)
« Du soleil en effet ne restait qu’une trace violente : la couture pourpre qui se résorbait, telle une cicatrice, à l’extrémité du jour. » (p. 71)
« C’était une pièce très lente qu’il jouait, une fugue dont les voix semblaient surgir de la nuit pour dialoguer à nouveau, comme à chaque fois qu’on interprétait le morceau, au-dessus du noir abîme de l’absence. » (p. 79)
« La poésie, ni la mienne ni celle des autres, ne trouvait grâce à ses yeux; elle était, m’expliquait-il, une contradiction dans les termes; elle tentait d’approcher avec des mots ce qui précisément n’est pas de l’ordre du dicible. On ne fixe pas ce qui, par essence, ne fait que passer, n’est là qu’en visite; l’intention de poésie ruinait par avance toute poésie. » (p. 87)
« L’écriture était encore, à sa manière, une correspondance, mais correspondance à sens unique, entre un qui parle et un qui se tait, entre un qui propose et un qui se dérobe obstinément. » (p. 92)
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