Je n'aime peut-être rien autant que le plaisir de débarquer quelque part sans trop savoir ce qui se passera et en sortir avec l'impression d'un rendez-vous essentiel, que ce soit en galerie d'art, lors d'une manifestation extérieure ou en salle. Vendredi soir, la découverte relevait de cette dernière catégorie, alors que j'accompagnais Lali au spectacle de Maria de Barros présenté par le Festival Nuits d'Afrique. J'avais entendu un album tout au plus de la filleule de Cesaria Evora, mais ai suivi Lali les yeux fermés ou presque, puisqu'elle avait déjà entendu la dame en spectacle lors d'une édition précédente du FIJM, surtout que cela me permettrait de découvrir un nouveau lieu, le Cabaret du Mile-End, des plus chaleureux parce que de dimensions relativement intimes.
Portée par un band de cinq musiciens (trois du Cap-Vert, deux du Brésil) qui exultaient un plaisir manifeste à l'accompagner, la superbe chanteuse sanglée dans des tenues de diva (mais qui est descendue de ses escarpins après quelques pièces à peine, histoire de danser avec plus de liberté) a offert un spectacle aux couleurs multiples, passant du registre intime (délicieux Caresse-moi ou magnifique Manha de Carnaval ou par exemple) à l'effervescence la plus pure (Mi Nada Um Ca Tem, Sol di manha ou Regadera), sans oublier un hommage émouvant à la grande Cesaria (Sodade).
Le public, visiblement conquis, a envahi la piste de danse (et même la scène) à plusieurs reprises, a repris avec un bel enthousiasme certaines phrases clés des chansons proposées. Après deux rappels contagieux, je suis sortie avec un sourire franc et peut-être même un petit déhanchement involontaire.
Deux pièces aux couleurs différentes pour découvrir Maria...
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