Le Groupe de la Veillé fête ses 40 ans cette saison et souligne le tout avec un doublé Dostoïevski dans les salles du Prospero, regards distincts, mais complémentaires, posé sur l’auteur russe (revisité à plusieurs reprises par la compagnie).
S’il semble à première vue impossible de lier esthétiquement Le joueur et L’homme du sous-sol (d’après Les carnets du sous-sol, texte revisité par Nicolas Coutlée dans son premier roman en 2014), on ne peut nier en les juxtaposant l’unicité de la voix de Dostoïevski et surtout son indéniable musicalité. La désespérance des personnages n’est jamais gratuite, servant de moteur à autre chose, témoigne de ses dons de conteur.
La mise en scène de Gregory Hlady du Joueur (et mise en mouvement de Jon Lachlan Stewart) représentation de tous les excès et fonctionne à merveille. Chaque geste, chaque intonation sont calibrés au millimètre près, en une chorégraphie qui transmet bien la frénésie du jeu, le tout campé dans un décor de Vladimir Kovalchuk et soutenu par une trame sonore constituée de pages du répertoire classique, Wagner y jouant un rôle non négligeable (alors que l’on aurait plutôt attendu Tchaïkovski, choix intéressant.)
Paul Ahmarani nous offre un Joueur en rien unidimensionnel, transmettant aussi bien son humiliation (par rapport à ses pertes au jeu et le dénigrement de la belle Paulina) qu’une étonnante résilience. Soulignons aussi le travail d’Évelyne Rompré et Danielle Proulx, même si chacun des acteurs a su tirer le maximum de la partition qui lui a été confiée.
Après avoir cédé à cette déferlante, changement de registre le lendemain avec L’homme du sous-sol, dans lequel Simon Pitaqaj s’entoure d’objets bricolés pour établir une complicité souvent palpable avec le spectateur, ce qui facilite un meilleur apprivoisement de ce texte très dense, qui s’apprivoise par petites touches (ce que les pauses musicales et les dialogues avec le public permettent).
Simon Pitaqaj semble presque possédé par le texte et on a vraiment l’impression que chaque choix de mise en scène se veut prolongement naturel d’une réflexion ou d’une émotion, donnant au tout un côté presque improvisé, comme si le spectateur faisait les mêmes constats que lui au fil des scènes.
Deux façons complémentaires de s’approprier la voix de Dostoïevski, qui donne envie de lire ou relire ses autres textes.
S’il semble à première vue impossible de lier esthétiquement Le joueur et L’homme du sous-sol (d’après Les carnets du sous-sol, texte revisité par Nicolas Coutlée dans son premier roman en 2014), on ne peut nier en les juxtaposant l’unicité de la voix de Dostoïevski et surtout son indéniable musicalité. La désespérance des personnages n’est jamais gratuite, servant de moteur à autre chose, témoigne de ses dons de conteur.
La mise en scène de Gregory Hlady du Joueur (et mise en mouvement de Jon Lachlan Stewart) représentation de tous les excès et fonctionne à merveille. Chaque geste, chaque intonation sont calibrés au millimètre près, en une chorégraphie qui transmet bien la frénésie du jeu, le tout campé dans un décor de Vladimir Kovalchuk et soutenu par une trame sonore constituée de pages du répertoire classique, Wagner y jouant un rôle non négligeable (alors que l’on aurait plutôt attendu Tchaïkovski, choix intéressant.)
Paul Ahmarani nous offre un Joueur en rien unidimensionnel, transmettant aussi bien son humiliation (par rapport à ses pertes au jeu et le dénigrement de la belle Paulina) qu’une étonnante résilience. Soulignons aussi le travail d’Évelyne Rompré et Danielle Proulx, même si chacun des acteurs a su tirer le maximum de la partition qui lui a été confiée.
Après avoir cédé à cette déferlante, changement de registre le lendemain avec L’homme du sous-sol, dans lequel Simon Pitaqaj s’entoure d’objets bricolés pour établir une complicité souvent palpable avec le spectateur, ce qui facilite un meilleur apprivoisement de ce texte très dense, qui s’apprivoise par petites touches (ce que les pauses musicales et les dialogues avec le public permettent).
Simon Pitaqaj semble presque possédé par le texte et on a vraiment l’impression que chaque choix de mise en scène se veut prolongement naturel d’une réflexion ou d’une émotion, donnant au tout un côté presque improvisé, comme si le spectateur faisait les mêmes constats que lui au fil des scènes.
© Alexandra Camara |
Deux façons complémentaires de s’approprier la voix de Dostoïevski, qui donne envie de lire ou relire ses autres textes.
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