J’ai découvert dans la dernière année seulement le plaisir -
et la dépendance - que peut susciter le visionnement de séries télé, par le
visionnement de Mozart in the Jungle,
néanmoins lié à la musique classique, à classer dans la catégorie des « plaisirs
coupables ». Je ne croyais pas cependant succomber de la même façon aux
épisodes de This is Opera, une série
documentaire espagnole créée, réalisée et animée par Ramon Gener.
Doté d’un indéniable charisme, ce polyglotte (ce qui lui
permet de s’entretenir avec des spécialistes aussi bien espagnol qu’en anglais,
en allemand, en italien ou en français) démystifie avec une aisance remarquable
15 thématiques par saison (2 tournées jusqu’ici, maintenant disponible en anglais) sans jamais tomber dans le
populisme crasse.
Les informations que l’on pourrait considérer musicologiques
(événements entourant la première de l’opéra, réception, analyse de motifs
musicaux, etc.) côtoient des segments mettant en lumière des spécialistes des œuvres
étudiés (historiens, interprètes, etc.) et d’autres auxquels prennent part des participants
sans bagage particulier (des passants qui chantent les thèmes de Carmen sur une place, trois jeunes qui
dessinent sur le Clair de lune de Debussy
pour présenter la synesthésie, des étudiants de la réputé école de cinéma de
Rome décortiquant les ressorts dramatiques de Tosca, un remix d’un air de Don
Giovanni dans une discothèque branchée de Barcelone, etc.).
Jamais le ton ne tombe dans le dogmatisme, même s’il est
évident que Genar maîtrise son sujet et s’entretient avec des spécialistes.
(Les Montréalais retrouveront ainsi l’ancien directeur général du Musée des
Beaux-Arts Guy Cogevel dans un segment sur l’impressionnisme.)
La série est tournée dans des décors souvent somptueux (la résidence
de Salvator et Gala Dali pour l’épisode sur Tristan
et Isolde par exemple), dans lesquels se glisse tout naturellement le Bösendorfer
de Ramon Gener.
On aurait peut-être aimé des sous-titres quand on présente
des extraits tirés de productions ou que l’émission sur Pelléas et Mélisande contienne plus d’extraits de l’opéra plutôt
que des références à des pages plus « accessibles » de Debussy, mais
rien qui n'ait entaché mon plaisir.
Disponible en ligne.
Poursuivrai-je mon écoute de la première saison au fil des
prochains jours? Absolument!
Disponible en ligne.
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