dimanche 5 avril 2009

Les retrouvailles


Très tôt, Hélène sent qu'elle aura à apprivoiser l'exil avant de pouvoir retrouver son coin de terre natal, celui qui fait partie intrinsèque de son être, la Gaspésie. Elle amorce des études à Québec comme hygiéniste dentaire puis enchaîne un diplôme en musique, se disant qu'elle pourra à la fois vivre de son travail et transmettre les bases de son art à de jeunes enfants. Avant de retourner chez elle, elle accepte de suivre un stage de trois mois à Vienne, qui fera irrémédiablement basculer sa vie. Elle y rencontrera l'amour mais réalisera aussi que, pour aller au bout de ses rêves, elle ne peut choisir de s'installer sur le bord de la Baie des chaleurs. Elle signe alors un étrange pacte avec son amoureux, négociant qu'après dix ans passés à Vienne, ils reviendront s'installer au Québec. Bien sûr, la vie n'étant jamais un long fleuve tranquille, elle aura à faire face à plusieurs remises en question.

Dans ce premier roman rondement mené, Julie Hubert nous fait voyager à Vienne la magnifique, à Salzbourg, en Gaspésie (qu'on aura rarement perçu à travers un regard d'une telle tendresse), mais aussi dans l'essence même de la narratrice, tiraillée entre ses souvenirs, les paysages de sa jeunesse et sa nouvelle vie qui la comble pourtant. Dans un style direct mais néanmoins évocateur, l'auteure trace un portrait tout en subtilité des premiers émois amoureux, des liens familiaux, de l'amitié, des questionnements liés à l'exil. L'auteure a elle aussi vécu l'exil, ayant épousé un Français et elle le raconte donc de l'intérieur, avec lucidité, sans pathos, le déracinement permettant à la fois de cristalliser les souvenirs mais de se propulser vers l'avant.

J'aurais bien sûr aimé des descriptions musicales plus fouillées (la narratrice étant pianiste) et j'ai rarement vu une couverture aussi kitsch mais j'ai été néanmoins suffisamment séduite par le récit pour souhaiter l'avaler presque d'un seul coup. En fermant le livre, je me sens tiraillée entre une pulsion incontrôlable de m'acheter un billet d'avion pour Vienne et le souhait de retourner en Gaspésie. La puissance des descriptions...

2 commentaires:

Karine :) a dit…

Je veux aller à Vienne, moi aussi!!! Et je ne sais pas si c'est parce que j'ai faim mais je ne la trouve pas si pire que ça, la couverture!

Lucie a dit…

Oui, Vienne... ah... soupir...
Tant qu'à mettre du gâteau, une sachertorte, peut-être? En plus, je ne comprends toujours pas le lien. Même au conventum, il n'est pas question de gâteau aux couleurs artificielles. ;-)