Le samedi, j'ai triché et ai plutôt opté pour la rencontre Emmanuel Carrère / Jean Rolin, amis dans la vie, offerte dans le cadre du salon par ma librairie indépendante préférée, Olivieri. J'ai aimé la fièvre à peine retenue avec laquelle ils parlaient de leurs plus récents ouvrages, de la façon dont Rolin a abordé Le ravissement de Britney Spears ou des hésitations de Carrère qui, en milieu de parcours, a considéré arrêter la rédaction de Limonov, se demandant sérieusement s'il n'était pas en train de faire l'apologie d'un simple fasciste.
J'ai aussi décidé de me faire plaisir et d'aller rencontrer des auteurs qui m'avaient touchée. Outre Carrère et Mavrikakis, j'ai aussi échangé avec Mathieu Blais (je parlerai bientôt de sa poésie), particulièrement allumé et presque ludique, Annie Dulong (j'en suis aux dernières pages de son roman Onze, dont je reparlerai dans le prochain numéro de La Recrue), Nicolas Gilbert (avec lequel j'ai aussi bien parlé de ses livres que de musique, ce dernier étant également compositeur), Guy Lalancette (dont j'avais beaucoup aimé Le bruit que fait la mort en tombant, avec lequel j'ai eu une conversation presque intime sur la mort et les liens qu'elle ne rompt jamais entièrement), Edem Awumey (un être particulièrement délicat et charmant, qui avait l'air de trouver ahurissant que j'aie lu et aimé ces deux derniers titres) et Robert Lalonde (que j'ai beaucoup lu, qui avait annulé sa séance de signature la dernière fois que j'avais voulu le rencontrer).
Et puis, bien sûr, le salon, c'est surtout le plaisir de retrouver des copines lectrices, de croiser des amis qui y travaillent, de noter des titres (surtout des premiers romans, bien sûr) et de vivre, quelques heures, au rythme bruissant des pages partagées.
3 commentaires:
Trop sérieuse Lucie ! Capable de résister à des envies.
Chapeau !
PS: Pour Limonov de Carrère, j'attendrais ton papier, je l'ai vu à TLMEP et ça n'a pas fait tilt.
Le Papou
SI content de t'y voir cette année encore! Ah! le Salon, notre «autre» QG tout désigné pour des rencontres fulgurantes en novembre!
Très content que La Recrue fasse parler d'elle. Souvent, je me dis qu'il n'y a rien de plus beau qu'un premier roman; ce sont eux qui ressemblent le mieux à la vie.
Le Papou: J'ai beaucoup aimé les deux derniers Carrère mais hésitais un peu par rapport au sujet de celui-ci. Je me suis dit qu'il pourrait plaire à ma mère, qui aime plutôt les biographies, en sachant pertinemment que le livre reviendra chez moi quand elle en aura terminé la lecture. :)
Claudio: oui, en effet, je l'ai écrit il n'y a pas si longtemps, il y a quelque chose de très émouvant dans un premier roman, de découvrir une voix, de pouvoir se faire une opinion sans être influencé par ce qu'en racontent les médias.
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