Après un stage en parfumerie de dix mois, Patricio prend l’avion pour
rentrer à la maison, ou du moins à Montréal, terre d’accueil, port
d’attache, point d’ancrage. Ayant fui le coup d’état de Pinochet avec sa
famille quand il était enfant, est-il d’ici ou de là-bas? Alors que ses
parents, maintenant à la retraite, s’apprêtent à retrouver un Chili
autre, pourra-t-il accepter de reprendre l’entreprise familiale, service
de messagerie qui permet aux immigrés d’envoyer denrées et argent à
leurs proches restés au pays, mais surtout se veut un pont entre
l’autrefois et le maintenant?
Marcelo Arroyo signe avec Alameda, le boulevard où l’homme marche libre,
une première pièce dans laquelle l’autofiction joue un rôle déterminant
et devient catharsis. « L’exil, ça déchire. » À travers les odeurs,
celles des fleurs poussant dans le jardin de sa grand-mère, des lys qui
évoquent aussi bien l’amour, la mort que le passage des saisons, de la
valise de cuir de son père dans laquelle il se blottissait enfant, il
cherche sa voie. « Si je tue la nostalgie, je tue une partie de
moi-même. » À travers les trois langues devenues siennes, il peine
parfois à trouver sa voix. Le français lui permet d’articuler sa pensée
et de se fondre dans son environnement d’accueil, l’anglais de rire et
de râler, mais l’espagnol reste privé, « pour la famille ».
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