Les membres de Granhøj Dans ont sans doute ressenti quelques papillons dans l’estomac juste avant de présenter ce spectacle inclassable, articulé autour des mots et chansons de Leonard Cohen, à deux kilomètres tout au plus de sa résidence montréalaise. Comment néanmoins qualifier ce que nous avons vu de danse, quand chaque geste est bloqué, suspendu, concentré, grâce à ce que le chorégraphe Palle Granhøj désigne sous le nom de « technique d’obstruction »? En même temps, existe-t-il façon plus adéquate de représenter le désir réprimé, les amours déchues, le déchirement inhérent aux ruptures, magnifiquement exprimés par la poésie de Cohen, qu’à travers une série de mouvements contraints? Comment oublier cette danseuse, blottie dans une boîte, carcan et cocon à la fois, qui tente de transcender sa douleur, prolongement du sens premier des paroles de Light as a Breeze? Comment ne pas être troublé par la relecture de You Have Loved Enough dans laquelle la chanteuse et danseuse essaie de se défaire de l’emprise de son amant, qui l’emprisonne de son corps nu? Comment ne pas percevoir la nostalgie de Palle Granjøj, vêtu tout au plus d’une paire de jeans, reprenant un solo conçu originalement pour son ami disparu sur Dance me to the End of Love?
Vous pouvez lire le reste de ma critique sur le site de la revue Jeu.
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