Métaphore idéale de la métamorphose (petits et grands ne rêvent-ils pas constamment de s'émanciper d'aussi belle façon?), le spectacle dégage avant toute chose une charge atmosphérique. Pas de pédagogie musicale directe ici, aucune intervention parlée visant à rallier les esprits; plus simplement une démonstration en sons et en images de la puissance des langages non-verbaux.
Photo: Olivier Benoit-Potvin |
Les sections oniriques sont entrecoupées de segments plus rythmés. Il faut souligner ici l'efficacité redoutable du passage accompagnant les repas de la chenille qui, non contente de manger quelques brins d'herbe, finit par manger feuilles, arbre au complet et même partition (beau clin d’œil), la musique de Georges Forget nous propulsant vers l'avant de façon implacable. (Un enfant handicapé mental, présent lors de la première, a d'ailleurs éloquemment démontré la puissance de cette musique en tapant parfaitement en mesure tout au long du segment en question.) La « berceuse » de la chrysalide, aux harmonies rappelant parfois Bartók, devient tout de suite après une véritable page de poésie.
La musicienne en moi aurait aimé pouvoir rester encore cinq minutes dans cet univers, histoire sans doute de laisser voler mon esprit avec ce papillon chimérique... ou accepter de le laisser partir.
Vous pouvez vous glisser dans la salle de l'Auditorium Henry-Teuscher du Jardin Botanique de Montréal aujourd'hui, demain et du 6 au 8 mars. Détails ici...