lundi 10 février 2014

Pig: fable douce-amère

Photo: Julie Artacho
Malgré sa jeune trentaine, Simon Boulerice possède d’une feuille de route éblouissante. Il jouit surtout d’une qualité rare: une voix que l’on reconnaît en quelques lignes. Avec une ingénuité d’éternel adolescent, il sait se servir d’une situation en apparence banale, la détourner à son avantage et ce faisant, il se révèle l’un des conteurs les plus convaincants de sa génération.
Paul, neuf ans, a deux mamans: Claire qui ne sourit plus depuis qu’elle a perdu un sein et Phoebe qui continue de chercher la magie en tout. Comme elle, Paul pose sur les événements un regard émerveillé, ne peut concevoir que le mal puisse exister. «La vie serait plate, sans magie.» Il aime les films d’horreur, mais rêve de porter une robe de muse pour l’Halloween. Claire s’y refuse; Paul s’entête. Avec l’aide de son gardien Sunny, parviendra-t-il à s’extraire de sa chrysalide?
On dispose de suffisamment d’avenues pour ériger un texte cohérent et Pig (comme le roman Javotte) aurait pu se décliner comme une relecture d’un conte dont on croit connaître les rouages. Simon Boulerice voit plus grand et nous propose plutôt un récit gigogne, dans lequel s’emboitent le destin tragique de Sharon Tate, vedette du Bal des vampires, assassinée par la bande à Charles Manson, les souvenirs d’adolescence douloureux de Sunny Riendeau, qui a grandi dans une porcherie, fan de Polanski, ainsi qu’une réflexion sur la foi et l’identité.
Pour lire le reste de ma critique, passez chez Jeu...

1 commentaire:

Topinambulle a dit…

Très belle critique, Lucie ! Les muses sont venues te visiter :)