mardi 8 avril 2014

Blind: refuser les oeillères

Le travail entourant la création de cette première pièce documentaire de Lindsay Wilson s’est amorcé en 2010 alors qu’elle découvre une photo d’Alison Darcy (qui signe la mise en scène), prise en Tanzanie. Sur celle-ci, un groupe d’enfants, la plupart albinos, avec au centre un jeune aveugle.
Souhaitant lui donner une voix, les deux étudiantes de Concordia écrivent une pièce de 15 minutes. Elles auraient pu en rester là, mais l’année suivante, Lindsay Wilson se rend en Tanzanie avec l’organisme Under the Same Sun pour travailler dans des écoles pour enfants aveugles et albinos. Ces derniers y sont protégés d’une chasse à l’homme plus ou moins officiellement documentée (plusieurs politiciens fermant les yeux), les albinos disposant selon les croyances populaires de pouvoirs magiques, leurs membres pouvant assurer notamment la richesse. (Des mineurs en enterreront par exemple à l’endroit où ils souhaitent forer et des pêcheurs tisseront des cheveux d’albinos à leurs filets.)
Le propos, certes sanglant, aurait pu servir de trame à la pièce Blind, mais en fait, il n’en est rien. On parle plutôt ici d’un récit d’apprentissage pouvant se lire à plusieurs niveaux. Il est bien sûr question de la découverte de l’autre par Hannah (double de l’auteure), mais aussi du découragement ressenti par Lily qui travaille là-bas depuis cinq ans et cherche à retrouver une certaine sérénité.

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