jeudi 10 avril 2014

Le dragon d'or: sauce aigre-douce


Photo: Marc-André Goulet
S’inscrivant parfaitement dans la dramaturgie allemande contemporaine, par l’utilisation du théâtre-récit et du performatif, Le dragon d’or de Roland Schimmelpfennig se révèle un texte touffu, aussi éclectique que le menu de ce restaurant thaï-chinois-vietnamien – et la brochette de personnages qui le fréquentent.
Avec une grande habileté, Schimmelpfenning joue sur tous les plans, conviant le spectateur dans les interstices du texte, les didascalies énoncées à voix haute faisant partie intégrante du propos. On se croirait par moments à un match d’improvisation de la LNI, les acteurs entrant volontairement dans la peau du personnage auquel on n’aurait jamais songé à les associer, le vétéran Luc Morissette se transformant par exemple un jeune homme de 19 ans ou «rappant» dans un anglais plus qu’approximatif. Sans broncher, les hommes se changent en femmes, en robe rouge moulante (endossée avec un naturel presque désarmant par Jean-Antoine Charest) ou simples sous-vêtements, les femmes adoptant les comportements les plus grossiers de ces messieurs (la scène de beuverie devient épique d’exagération).
Photo: Marc-André Goulet
La mise en scène nerveuse de Mireille Camier et une utilisation intelligente de l’espace (cuisine à l’arrière, restaurant à l’avant, autres lieux sur les côtés, sur la passerelle ou même dans la salle), bien soutenues par les éclairages de Renaud Pettigrew, nous permettent de passer en un clin d’œil d’un plateau à l’autre.
Pour lire le reste de ma critique, passez chez Jeu...
Au Théâtre Prospero jusqu'au 26 avril

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Très belle critique :)

Lucie a dit…

Je garde précieusement le papier de mon (notre) biscuit de fortune.