samedi 1 septembre 2012

Mon Québec en septembre

Nous sommes le 1er du mois, cela veut donc dire que c'est le temps de se joindre au challenge de Karine « Mon Québec en septembre ». Faisant la promotion du nouveau roman québécois avec La Recrue du mois, courant les événements de musique contemporaine montréalais, je n'ai pas eu besoin de réfléchir une seule seconde avant de répondre « présente » à Karine. (Il est encore temps de s'inscrire ici ou sur la page FB du groupe.)

J'essaierai au cours de ce mois de laisser le plus souvent possible la parole aux poètes d'ici, car le premier auteur québécois que j'ai lu, dès l'école primaire était un poète, Émile Nelligan. Sans surprise aucune, son célèbre portrait a orné les murs de ma chambre pendant toutes mes années d'adolescence, aux côtés du Chopin de Delacroix.

Ce matin, il s'agit d'un autre Émile, Martel (frère de Réginald et père de Yann) qui, en 1995, remportait le Prix du Gouverneur général pour ce recueil, Pour orchestre et poète seul, recueil de poèmes en prose qui sera traduit dès l'année suivante en anglais (et en 1999 en espagnol). L'auteur y traite la musique qu'il entend, qu'il attend, avec un énorme respect, qui amène une certaine distance dans le propos. Cette musique l'émeut, certes, mais surtout, elle semble l'intimider, comme s'il se sentait incapable de la vivre de l'intérieur, de la laisser le chavirer entièrement, trop occupé qu'il est à essayer à la décrypter, mais surtout à la mettre sur un piédestal.

« Car il ne faut pas croire que ces musiques sont données par des serviteurs à un maître. J’ai trop vu comme l’esclavage subi par le père et le fils Mozart aux mains de l’Archevêque Colloredo de Vienne les a rendus malheureux pour ne jamais croire juste de faire des créateurs des possessions que j’aurais et dont je pourrais disposer à ma guise. » 

Cela donne néanmoins lieu à certaines pages d'une troublante beauté, qui restent en suspension tel un point d'orgue qui se dissipe, petite musique qui se superpose à la grande.

« Mes yeux ne savent où donner de la noirceur. C’est une musique telle que si j’ouvre les yeux, quelque chose va m’éclabousser, il en restera des marques quand le silence reviendra et je ne saurai expliquer ces étoiles en plein jour. »

6 commentaires:

Karine:) a dit…

Je ne connaissais pas du tout! Merci pour la découverte. Et moi aussi j'ai eu un portrait de Nelligan et de Chopin dans ma chambre. Loooongtemps!

Lucie a dit…

Je ne suis pas surprise une seule seconde de lire ça :)

Anne a dit…

Merci pour cette participation originale ! Musique et poésie sont forcément liées. Et je participerai aussi (un peu) au mois québecquois !

yueyin a dit…

quelle beklle découverte, je suis toujours avide de découvrir des poètes québécois :-)

Lucie a dit…

Anne: contente de savoir que tu mettras un peu de Québec chez toi en septembre:)

Yueyin: il y en aura d'autres pendant le mois, promis!

Anonyme a dit…

Votre site littéraire
est vraiment exquis madame

je m'appelle Pierrot
je suis vagabond poète
et j'espère bien un été vagabonder dans votre coin
pour partager mes chansons et ma guitare avec votre passion pour la littérature québécoise:)))

en attendant
Joyeux Noel
et un de mes textes de chansons
comme partage
vous retrouverez la musique sur
www.demers.qc.ca
chansons de Pierrot
paroles et musique
le camionneur

LA CHANSON DU CAMIONNEUR


j’suis su l’camion 60 heures par semaine
j’t’aime

des fois j’triche un peu
j’fais des heures pour nous deux
on dormira plus tard
quand on s’ra des beaux vieux

moi je vis juste pour toé
j’ai hâte à fin de semaine
j’t’aime

de cogner du marteau
quand tu fais du gâteau
t’es si belle au fourneau
mais j’veux mieux pour ma reine

REFRAIN

suffit qu’tu m’dises
que tu veux changer la cuisine
enlever l’comptoir à melamine

pour que la route
entre La Tuque et Trois-Rivières
soit la plus belle de l’univers

COUPLET 2

j’dors dans l’camion
4 nuits par semaine
j’t’aime

3 heures du matin
réveille par la fiam
mon p’tit lit dans cabine
est ben trop grand pour rien

j’ai des idées
pour la salle à manger
j’t’aime

j’ai ben hâte d’en jaser
autour d’un bon café
j’ai acheté les néons
ceux qu’tu m’avais d’mandés

COUPLET 3

j’suis sul’camion
quand la neige a d’la peine
j’t’aime

quand le vent trop jaloux
la garoche entre mes roues
j’ai autour du c.b.
un vieux chapelet jauni

tu m’l’as donné
en pleurant comme une folle
j’t’aime

parce que t’es ben croyante
pis t’as peur quand y vente
à soir ton camionneur
rentrera plus d’bonne heure

REFRAIN FINAL

suffit qu’tu m’dses
qu’cest ben plus beau dans ta cuisine
parce que mes bras en melamine

te lèvent dans airs
entre La Tuque et Trois Rivières
toi la plus belle de l’univers

suffit qu’tu m’dises
qu’c’est ben plus beau dans ta cuisine
parce que mes bras en mélamine

te lèvent dans airs
loin de la Tuque et Trois Rivières
toi la reine de mes je t’aime
toi la reine de mes je t’aime

Pierrot
vagabond celeste


Pierrot est l'auteur de l'Île de l'éternité de l'instant présent et des Chansons de Pierrot. Il fut cofondateur de la boîte à chanson Aux deux Pierrots. Il fut aussi l'un des tous premiers chansonniers du Saint-Vincent, dans le Vieux-Montréal. Pierre Rochette, poète, chansonnier et compositeur, est présentement sur la route, quelque part avec sa guitare, entre ici et ailleurs...

Joyeux Noel:)))
www.reveursequitables.com