samedi 29 septembre 2012

Rayé

Pour souligner l'ouverture de la toute nouvelle galerie, Modulum (3081 Ontario Est), une exposition collective y est proposée. Un seul mot, pour inspirer les 12 artistes qui y participent: rayé. Certains l'ont traité de façon ludique (les trois petits Rayés de Jean Maxime Landry par exemple), d'autres se sont concentrés sur les textures (Francis Fontaine), alors que d'autres ont évoqué les connotations philosophiques ou émotives du terme (comme le Rayé de la liste du designer CLUC, qui donne aux aiguilles de couture une nouvelle voix).

Cette douzaine éclectique comprend aussi bien quelques noms qui circulent sur les lèvres des aficionados d'art contemporain d'ici (Laurent Craste et ses vases fracturés, Fred Laforge et ses troublants tableaux en graphite sur papier, réalisés par superpositions de carrés aux dégradés de gris adroitement calibrés et Damian Siquieros, qui capte admirablement le côté théâtral des corps en mouvement et qui propose ici un portrait de doubles, tous trois représentés par la galerie [SAS]) que des artistes émergents qui, au cours de la saison 2012-13, présenteront une exposition dans les nouveaux espaces et dont la maîtrise de leurs médiums respectifs séduit déjà.

Damian Siquieros: La conciliation des sois
Fred Laforge: Bikini Island
Je pense ici à la déconstruction du portrait selon Chopin (son vrai prénom, ai-je appris en m'entretenant avec lui de ses études en arts plastiques et en graphisme), qui travaille son sujet grâce à des strates de plexiglas superposées, mais de façon décalée, ce qui donne une curieuse impression d'être devant un hologramme et qui force le spectateur à se déplacer lui-même pour appréhender l’œuvre dans son intégralité. (Son exposition solo se tiendra à la galerie du 15 février au 10 mars 2013.)

Chopin: Fausse numérique
J'ai aussi été happée pendant de longues minutes par Rayé de sa mémoire de Christina Alonso, qui a détourné le thème proposé pour en extraire un aspect plus troublant. Si on se laisse d'abord ensorceler par la fluidité des rayures qui enveloppent le visage, on finit par se perdre dans les méandres de cet esprit qui échappe à sa propriétaire aussi bien qu'au destinataire de l’œuvre. (Expo solo du 15 mars au 10 avril 2013)


Christina Alonso: Rayé de sa mémoire
J'ai aussi beaucoup apprécié la façon dont César Ochoa traite le mouvement dans son impression argentique Zona aurea qui propose une lecture à la fois onirique et décalée du portrait.


L'exposition, qui comprend des œuvres de Christina Alonso, Chopin. CLUC, Laurent Craste -galerie [sas], Yannick de Serre, Francis Fontaine, Sébastien Gaudette, Mathieu Laca, Fred Laforge -galerie [sas], Jean Maxime Landray, César Ochoa et Damian Siquieros -galerie [sas] se poursuit jusqu'au 14 octobre.
de gauche à droite :
Cluc, Christina Alonso, Yannick de Serre, César Ochoa, Damian Siqueiros, Laurent Craste, Fred laforge, Chopin, Francis Fontaine, Mathieu Laca, Sébastien Gaudette


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