Fasciné par les liens entre sciences (cognitives ou non), nouvelles technologies et danse, Wayne McGregor possède un langage chorégraphique puissant, immédiatement reconnaissable: extensions démesurées, contorsions qui rappellent les toiles de Francis Bacon et isolations des segments qui défient toute logique. Le corps est poussé au-delà de ses limites, en un troublant combat entre humanité et déshumanisation, recherche presque condamnée d’avance de l’émotion et surintellectualisation.
Inspiré de l’essai Flesh in the Age of Reason de Roy Porter, traitant de la perception transformée que les savants et penseurs du Siècle des Lumières ont eu du corps, mais aussi des planches anatomiques de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, FARéblouit, questionne, mais ne réussit qu’à quelques reprises à émouvoir. Pourtant, la scène d’ouverture, un magnifique duo éclairé par quatre flambeaux, véritable tableau vivant dans lequel les corps dénudés dialoguent sans retenue sur une aria de Vivaldi chantée par Cecilia Bartoli, permettait au spectateur d’accéder à une certaine fragilité – dans un registre proche de celle du ballet Infra, créé au Covent Garden en 2008.
La rupture de ton, prévisible, nous fait rapidement basculer dans un univers parallèle, qui nous rappelle la petitesse de l’être humain.
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Au Théâtre Maisonneuve, jusqu'au 8 février.
1 commentaire:
nous étions dans la même salle, le même soir sans le savoir!!
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