« Affichez-vous avec votre livre! » Voilà le thème
de la 19e journée mondiale du livre et du droit d’auteur, qui se
tiendra le 23 avril prochain. À l’heure où le numérique continue de gagner du
terrain, est-on condamné à se priver du plaisir de zieuter la couverture des ouvrages
lus par nos concitoyens dans les transports en commun ou en terrasse? On serait
presque tenté de transformer un populaire dicton en « Dis-moi ce que tu
lis, je te dirai qui tu es. » En effet, combien de fois n’avez-vous pas
essayé de faire une analyse sommaire de la personne devant vous à partir du roman
qu’elle lisait? Je plaide coupable sans hésiter. Et vous, seriez-vous prêt à
vous afficher avec n’importe lequel des bouquins que vous avez lus au cours de
la dernière année? Je vais peut-être ici me garder une petite gêne, quoi que…
non, je m’assume entièrement. Dans le cadre de cette journée essentielle, nous
nous sommes entretenus pour le compte de CKCU avec Samuel Archibald,
porte-parole de l’événement pour une deuxième année consécutive. Et si nous
acceptions de devenir hommes et femmes-sandwich portant en étendard – ou plutôt
sur notre cœur – la littérature d’ici?
Photo: ©Maxyme G. Delisle |
Qu’ont pensé les gens qui m’ont vue avec D’autres fantômes de Cassie Bérard dans les
mains? Si, à un moment, j’ai senti le regard interrogatif d’un inconnu, je n’en
ai fait aucun cas, car j’étais beaucoup trop absorbée par ce périple dans
Paris, mais surtout à l’intérieur d’Albert, le personnage principal. Difficile
de croire que ces lignes ont été écrites par une jeune auteure qui admet
n’avoir fait que trois sauts jusqu’ici à Paris, tant il se dégage quelque chose
de profondément européen, au niveau des lieux évoqués et du style. « Tandis que j’écrivais Albert, je
poursuivais un baccalauréat en études littéraires – ce n’est pas anodin, la
culture littéraire que j’ai acquise à ce moment-là a considérablement influencé
à la fois mon style et ma conception esthétique de la littérature, explique
l’auteure dans ses réponses à notre questionnaire. Des va-et-vient dans l’univers d’Albert, histoire de l’approfondir,
jusqu’à avoir l’intuition que ce qu’il restait à accomplir, ça relevait
désormais du lecteur. »
Si Albert
part à la recherche d’une jeune femme qui s’est jetée devant le métro, station Trocadéro,
dans Où vont les guêpes quand il fait
froid? de Pascale Wilhelmy, la narratrice tente de découvrir autrement
l’homme qu’elle côtoyait, mais qu’au fond, elle connaissait si peu. Voilà un
autre roman qui fait mouche et nous rappelle l’importance de saisir l’instant
présent. 24 heures de liberté de
Pierre-Luc Bélanger y fait écho, la mère du jeune héros se retrouvant plongée
dans un coma après un accident. Sorray le
retour du monde de Gérard Duhaime propose quant à lui une rencontre avec le
peuple innu, tandis que dans Quelqu’un
t’a touché, recueil de poésie de Claire Hélie, naissance humaine et la
Grande Naissance – du monde, de l’univers – se juxtaposent.
Certains se
lèvent le matin en se posant la question : « Mais qu’est-ce que je
vais mettre? » Le 23 avril, je me dirai plutôt : « Quel livre
ai-je envie de partager avec les autres aujourd’hui? » Un titre de notre
numéro de mai peut-être…
Pour lire le numéro courant de La Recrue du mois
4 commentaires:
Bonjour Lucie,
Comme ethnologue (raté) je note le bouquin de Duhaime, ce qui après "Le dernier lapon", en cours de lecture, devrait me suffire pour quelques temps.
Amitiés
Le Papou
Je pense en effet que ça devrait te plaire. (Je l'ai seulement feuilleté.)
Je trouve super cette proposition de concours. Marsi a justement conçu son set-up de photo aujourd'hui même puisqu'il a choisi "La guerre des mondes", son roman culte.
J'ai ma petite idée pour ma photo, et une grande idée pour le titre : "La fille qui n'existait pas".
La Recrue du mois semble une lecture très alléchante, vous donnez l'envie d'y goûter.
Surtout ne t'en prive pas! Goûte, goûte! :)
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