« Les morts ne survivent que dans la mémoire de leurs proches et celle de ceux qui les ont accompagnés jusque sur cette colline. Après, ils passent au grand anonymat et retournent non pas à la terre, où il sont déjà, mais plutôt à la planète elle-même, dont ils n'auront été qu'une brève et insignifiante perturbation. »
Maurice Henrie propose avec Petites pierres blanches un recueil de nouvelles qui se déclinent comme autant d'instants volés. Réflexions sur la vie qui fuit, récits de voyages qui transforment, bribes du quotidien qui horripilent ou font rire, le livre se décline en une quarantaine de vignettes de quelques pages à peine, dans lesquelles l'auteur nous fait passer par une gamme d'émotions passant du fou rire (« GPS », hilarant!) à la tristesse (« Béluga », une troublante relecture d'une histoire d'inceste). On y croise une veuve réapprenant à vivre (« Délivrance »), un vieil homme qui sait comment prendre la vie du bon côté (« Bernie »), un croque-mort qui n'aurait pas déparé un épisode de Six Feet Under (« Doigt »), un conservateur de musée (« Chef-d’œuvre ») et bien sûr un écrivain (délicieux dialogue entre ce dernier et un homme d'affaires de passage).
Autant de petits contes philosophiques pour adultes, qui se dévorent d'une seule bouchée ou se savourent plus longuement, selon les propositions, les envies.
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