« Sortir de guerre, c’est comme sortir de prison », a écrit Charlie
Chaplin. En effet, peut-on jamais prétendre en sortir entier, que l’on
retrouve sa terre natale avec tous ses membres et un esprit fracturé ou
que l’on doive réapprendre à vivre en tant que paraplégique, comme
Hubert Fontaine, jeune vingtaine, personnage autour duquel s’articule la
pièce
Warwick de Jean-Philippe Baril-Guérard. Sa vie a basculé
un après-midi en Afghanistan quand le blindé léger dans lequel il se
trouvait a explosé, privant Hubert de l’usage de ses jambes, tuant un de
ses collègues. Ce dernier est-il mort sur le coup comme le soutiennent
les représentants de l’armée? N’a-t-il pas mis lui-même fin à ses jours
lorsque son corps est charcuté, comme le réalisera Hubert plus tard?
Pourquoi choisit-on maquiller la vérité? Pose-t-on ce geste pour assurer
la santé psychologique du soldat invalide ou simplement pour contrôler
l’image médiatique de cette guerre loin de faire l’unanimité? Qui sont
ces jeunes qui s’enrôlent? Baril-Guérard a puisé dans un terreau fertile
et offert une histoire tissée sur mesure à la cohorte 2012 des
finissants en jeu du Cégep de Saint-Hyacinthe. Inspirée d’un fait vécu,
la pièce se décline en une série de tableaux, parfois anecdotiques (la
sortie en boîte de la bande s’éternise d’ailleurs inutilement), parfois
savoureux (dont cet échange sur Skype entre Fontaine et sa sœur, qui
travaille en Inde), quelquefois tragiques, prémisses d’une réflexion
chez le spectateur.
Lire le reste de ma critique sur le site de la revue Jeu...
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