Plus essentiel peut-être, on redécouvre ce rapport troublant que semble entretenir Arbour avec les mots, qu'elle transmet ici à son héroïne, elle aussi traductrice, qui préfère rêver à la fenêtre que de se révéler, de s'accepter à travers eux. Will compose des poèmes, qu'il traduit pour Alice, mais se sent incapable de partager ses vers avec la masse anonyme du lectorat. La relation avec la mère sert également de contrepoint, écho à son deuxième roman, le très sobre mais touchant Une mère, ainsi que les secrets du corps, ceux que l'on tait pour ne pas blesser, ceux qui nous hantent pendant des années. Si la musique joue un rôle moins vital que dans Drag, il faut néanmoins souligner combien Marie-Christine Arbour possède une plume habile quand vient le temps d'évoquer un mouvement de Chostakovitch ou l'acte même de composition. « – Mais bien sûr, pour moi, le silence n’existe pas. Le bruit n’est qu’une question d’organisation. Écrire de la musique, c’est faire des mathématiques avec de l’éther, a-t-il expliqué. » On sent chez elle une compréhension intime, presque viscérale du médium, peut-être parce qu'elle a déjà elle-même travaillé un instrument ou tout simplement parce que la musicalité est si intrinsèque à son souffle narratif. « Ils observent la stupéfiante montée de la nuit, laquelle prépare à la mort, ou à l’écriture. Voilà une trêve pour la mémoire. »
La musique et l’écriture ont été de tout temps les deux pôles de la vie créatrice de l'auteure. Ce site se veut donc un hommage à la musique (particulièrement classique) et à la littérature, mais aussi au théâtre et aux autres manifestations artistiques.
mardi 30 avril 2013
Chinetoque
Plus essentiel peut-être, on redécouvre ce rapport troublant que semble entretenir Arbour avec les mots, qu'elle transmet ici à son héroïne, elle aussi traductrice, qui préfère rêver à la fenêtre que de se révéler, de s'accepter à travers eux. Will compose des poèmes, qu'il traduit pour Alice, mais se sent incapable de partager ses vers avec la masse anonyme du lectorat. La relation avec la mère sert également de contrepoint, écho à son deuxième roman, le très sobre mais touchant Une mère, ainsi que les secrets du corps, ceux que l'on tait pour ne pas blesser, ceux qui nous hantent pendant des années. Si la musique joue un rôle moins vital que dans Drag, il faut néanmoins souligner combien Marie-Christine Arbour possède une plume habile quand vient le temps d'évoquer un mouvement de Chostakovitch ou l'acte même de composition. « – Mais bien sûr, pour moi, le silence n’existe pas. Le bruit n’est qu’une question d’organisation. Écrire de la musique, c’est faire des mathématiques avec de l’éther, a-t-il expliqué. » On sent chez elle une compréhension intime, presque viscérale du médium, peut-être parce qu'elle a déjà elle-même travaillé un instrument ou tout simplement parce que la musicalité est si intrinsèque à son souffle narratif. « Ils observent la stupéfiante montée de la nuit, laquelle prépare à la mort, ou à l’écriture. Voilà une trêve pour la mémoire. »
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2 commentaires:
Tu as une façon de nous parler de cette auteure qui donne très envie de la découvrir !
Si tu aimes celui-ci (que tu as dans ta PAL il me semble), je te prêterai volontiers Drag. :)
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