Rassurez-vous. Je n'ai pas l'intention de vous parler d'un essai psycho pop - encore moins d'en rédiger un. Je parle plutôt ici des passions comme on les entendait jadis, avant que le terme ne devienne franchement galvaudé. Pour l’homme du 18e siècle, la rhétorique - autre terme perçu de façon négative aujourd’hui - n’était pas seulement l’art de bien parler, mais surtout celui de faire naître les émotions grâce à la parole. La « théorie des émotions » ou le « traité des passions » permettait de transmettre émotions et passions, grâce à un agencement particulier de mots, de phrases, que l’on appelait figures, dont l’ensemble constituait le discours.
À cette époque, tous ceux qui parlent de musique le font aussi en termes de discours musical. Le but ultime de la musique est, à travers les sons et les rythmes, de susciter toutes les passions, aussi bien que le meilleur orateur. Le compositeur cherche donc consciemment à prendre possession d’une certaine façon de l’auditeur. On peut considérer que de se soumettre aux passions de la musique devient synonyme d’« écoute authentique ».
La notion de « passion » a-t-elle évolué à l'époque classique? Disons qu'elle s'est plutôt assouplie. C'est ce que je démontrerai, exemples musicaux à l'appui, lors de mes conférences pré-concert, données avant les trois représentations du dernier programme de la saison de l'Orchestre baroque Arion , consacré à Mozart et Haydn (ce soir, demain et dimanche après-midi, salle Bourgie). Les détails ici...
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