Incapable de réellement s’investir dans l’écriture de son roman,
Dimitri mène une vie sans grand intérêt. Ses journées s’étirent entre
séances de pose et discussions plus ou moins vides de substance avec sa
copine Hélène et des virées avec ses deux amis, Alex, petit délinquant
devant l’éternel, son frère de sang, et Christian, homosexuel, qui lui
voue un amour impossible, le « raisonnable » du groupe. Sans réelle
attache dans la métropole, les trois comparses (bientôt rejoints par
Hélène, qui débarque avec toiles et pinceaux) décident de s’installer
dans un bled perdu, croisement entre Amytiville et Le Village,
et reprennent le commerce d’assistant-croquemort du défunt père de
Dimitri, qu’il a à peine connu. Tous les métiers se valent, non?
À n’en point douter, ce premier roman de Marie-Ève Bourassa se décline dans un camaïeu de noirs, tout au plus ponctué par le jaune des jonquilles qui poussent sur les tombes ou le rouge et le bleu que Christian s’entête à appliquer sur les murs de la bicoque, lentement mais sûrement envahie par une vigne non dépourvue de personnalité, qui finira par étouffer tous ceux qui oseront y vivre. D’entrée de jeu, on devine le quatuor condamné; pourtant, presque fasciné, on accepte de devenir témoin de leurs erreurs, de leur déchéance, de leurs pulsions les plus sombres. Sang, sperme, boue, violence, déviations de toutes sortes : rien ne nous sera épargné. « Il y avait littéralement quelque chose de pourri dans le royaume de Courtval. » On voudrait pouvoir détourner le regard, se détacher entièrement de cette bande de paumés, mais l’auteure, qui a étudié en théâtre et en scénarisation, possède une plume habile et un don manifeste pour les dialogues. On se laisse prendre au jeu, comme lorsque l’on assiste à un film de Série B et l’on tente d’avertir l’innocente victime en invectivant – bien inutilement – l’écran. J’ose d’ailleurs à peine imaginer ce que donnerait ici une adaptation cinématographique… signée PodZ, par exemple?
À n’en point douter, ce premier roman de Marie-Ève Bourassa se décline dans un camaïeu de noirs, tout au plus ponctué par le jaune des jonquilles qui poussent sur les tombes ou le rouge et le bleu que Christian s’entête à appliquer sur les murs de la bicoque, lentement mais sûrement envahie par une vigne non dépourvue de personnalité, qui finira par étouffer tous ceux qui oseront y vivre. D’entrée de jeu, on devine le quatuor condamné; pourtant, presque fasciné, on accepte de devenir témoin de leurs erreurs, de leur déchéance, de leurs pulsions les plus sombres. Sang, sperme, boue, violence, déviations de toutes sortes : rien ne nous sera épargné. « Il y avait littéralement quelque chose de pourri dans le royaume de Courtval. » On voudrait pouvoir détourner le regard, se détacher entièrement de cette bande de paumés, mais l’auteure, qui a étudié en théâtre et en scénarisation, possède une plume habile et un don manifeste pour les dialogues. On se laisse prendre au jeu, comme lorsque l’on assiste à un film de Série B et l’on tente d’avertir l’innocente victime en invectivant – bien inutilement – l’écran. J’ose d’ailleurs à peine imaginer ce que donnerait ici une adaptation cinématographique… signée PodZ, par exemple?
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