En 2011, j’avais découvert Tempest : Without a Body du
chorégraphe Lemi Ponifasio presque par hasard, une copine en ayant parlé
avec tant de conviction que j’avais accepté de l’y suivre. Deux ans
plus tard, l’émotion ressentie restait suffisamment vive, l’onde de choc
légèrement insidieuse, pour que j’hésite une seule seconde à inclure Birds with Skymirrors
à mon agenda. Créé après que Ponifasio ait vu briller dans le bec
d’oiseaux des rubans de plastique au large des côtes des Îles Samoa, ce
spectacle pour 11 danseurs (aussi chanteurs ou orateurs) se décline
comme un rituel contemporain aux codes parfois flous. Que l’on peine à
discerner une ponctuation claire à la chose ou que l’on accepte de se
tenir immobile devant les beautés et les horreurs du monde, nul ne
sortira de la salle totalement indemne.
Cette fois, encore, Ponifasio a choisi d’extraire le mouvement d’une
pâte sonore aux inspirations multiples, plus acousmatique que mélodique.
Alors que les tympans avaient été déchirés d’emblée dans Tempest,
ici le son se construit en strates, dans une progression presque
inexorable, le bip qui rappelle le sonar ponctuant le paysage, finissant
par l’envahir, longue montée dramatique souterraine qui nous fauche en
plein élan, comme cet oiseau englué de pétrole, incapable de retrouver
son élément naturel.
Pour lire le reste de ma critique sur le site Internet de Jeu...
Vous pouvez encore vous glisser en salle ce soir (Théâtre Maisonneuve). Cette vidéo vous donnera une bonne idée du contexte du spectacle.
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