Je est un autre », croyait Rimbaud. Talia Hallmona, qui signe ici en
collaboration avec Pascal Brullemans un premier texte porteur, détourne
le constat pour nous proposer une plongée en apnée dans les eaux
parfois troubles de l’identité. Comment peut-on quitter un pays, ses
odeurs, superposer une autre langue à celle entendue depuis notre
naissance, et réussir à se définir dans un autre, à des milliers de
kilomètres de là, au climat improbable? « Ici, la terre est gelée :
impossible d’y prendre racine. »
La petite Talia, douze ans, quitte avec ses parents et sa sœur
l’Égypte pour s’installer à Laval.
Catapultée dans son nouvel
environnement, elle apprend doucement le français, tout en essuyant les
quolibets des autres élèves de sa classe qui se moquent de son prénom,
de ses origines, ne disposant pas des outils nécessaires pour accueillir
la différence. Un jour, tout change, alors que Talia rencontre Julie
Sirois (personnage interprété par Marie-Ève Trudel), la « parfaite »
Québécoise, au nom passe-partout, à la peau pâle, qui aime Metallica,
lui prodigue quelques conseils assez désopilants pour séduire les
garçons d’ici, avec qui elle pourra discuter de tout. En allant vers
l’autre, cette amie qui se révèlera imaginaire, Talia pourra se
redéfinir, s’accepter comme Égyptienne, Grecque, Italienne et
Québécoise, s’émanciper à travers le théâtre, les liens, les choix de
vie.
Vous pouvez lire le reste de ma critique de cette lecture-méchoui sur le site de la revue Jeu...
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