Quatre jours pour s'approprier autrement le Winterreise de Schubert: voilà ce que proposait la Fondation Arte Musica du 27 février au 2 mars. On a ainsi pu entendre le cycle dans son habillage original jeudi soir, pour ténor et pianoforte (un instrument qui se voulait une réplique de celui de Schubert). Le ténor Jan va Elsacker s'est révélé un guide impeccable, en offrant une lecture sentie, intime, la parole chantée rejoignant de façon immédiate les spectateurs. Le lendemain, Pentaèdre et le ténor Rufus Müller (qui a remplacé de brillante façon au pied levé un Daniel Lichti, incapable de mater une grippe tenace) a repris son très bel - et particulièrement efficace - arrangement du Voyage d'hiver pour voix, quintette à vent et accordéon. L'ordre modifié adopté par Normand Forget permet une autre compréhension du cycle, en fait composé de deux demi-segments, le poète Wilhelm Müller ayant revisité son propos.
Deux conférences de Georges Leroux, qui a signé il y a quelques années Wanderer, un magnifique essai sur le cycle, étaient proposées pour approfondir le sujet samedi et dimanche, ainsi qu'une version filmée (mettant en vedette Christophe Prégardien et Menahem Pressler), avant que le NEM ne donne la relecture d'Hans Zender hier après-midi.
Je n'ai malheureusement pas pu y assister, ne disposant pas (encore) du don d’ubiquité. Je me suis plutôt glissée dans une Chapelle historique du Bon-Pasteur bondée (une ligne s'est formée trois heures avant le début de ce récital exceptionnel gratuit) pour entendre Marc-André Hamelin qui a démontré, une fois encore, qu'il était sans contredit l'un des plus saisissants pianistes - et des plus intéressants artistes - sur la scène internationale aujourd'hui. Jamais le Fazioli de la Chapelle n'aura sonné aussi bien...
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